La sève de bouleau, une cure de saison

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Chaque année le retour du printemps amène une récolte exceptionnelle dont les connaisseurs profitent si vite et si bien, qu’en relativement peu de temps tous les spécialistes s’attachant à une récolte bio et vivante sont littéralement dévalisés.

Si vous ne voulez pas attendre l’année prochaine pour profiter de tous les bienfaits détox et reminéralisants que la sève de cet arbre vous apporte, je vous invite à lire cet article au plus vite.

Silencieusement, partout autour de nous, la sève nourricière des arbres monte avec une irrépressible vigueur jusqu’aux futures feuilles.

C’est l’énergie du printemps symbolisant le renouveau qui correspond à l’élément bois dans la médecine traditionnelle chinoise, symbolisant l’éveil du Yang et le début de son ascension, pendant que l’énergie Yin décroît passivement.

Ainsi le puissant mouvement de la nature pousse les plantes à sortir de terre, parant la nature de mille couleurs.

Mais chez les êtres humains aussi, la montée du Yang de la grande nature va engendrer une énergie du renouveau se traduisant tout d’abord par l’envie irrépressible d’un grand nettoyage, de la maison comme du corps.

La petite énergie qui monte, qui monte…

N’étant pas dotés d’un cœur leur permettant de pomper le sang puis de le répartir vers l’ensemble des organes, les plantes, contrairement aux animaux, doivent user d’autres stratagèmes pour faire monter la sève des racines jusqu’aux feuilles.

Il s’agit en l’occurrence de trois grands phénomènes physico-chimiques :

→ la poussée racinaire, amenant la sève des racines vers le haut,

→ la capillarité, conduisant la sève à travers de longs vaisseaux conducteurs,

→ et la transpiration des feuilles, attirant la sève vers le haut pendant l’évaporation de microgouttes provoquée par la chaleur estivale.

D’ailleurs, saviez-vous que la vigueur de la montée de sève est toujours proportionnelle à la rigueur de l’hiver passé, un grand froid hivernal assurant toujours une généreuse montée printanière ?

Une sève pure aux sources de la nature

Récoltée une seule fois dans l’année, entre mi-février et mi-avril en fonction du climat, juste avant l’apparition des bourgeons et des feuilles, la sève de bouleau est un grand classique de la cure détox.

On l’extrait généralement sur des arbres âgés de plus de vingt ans, dans l’écorce desquels on pratique une petite incision afin d’y fixer une paille permettant de recueillir la précieuse sève.

Une fois la sève écoulée, le trou sera simplement bouché par une cheville de bois ou des feuilles.

Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce généreux don n’affaiblit absolument pas les arbres, mais aurait plutôt tendance à les renforcer.

Presque limpide, la sève de bouleau a parfois une teinte beige en raison de la présence de nombreux tanins.

En outre, la présence de fructose lui donne un goût discrètement sucré, fort agréable, qui entraînera une légère fermentation progressant sans risque au cours de sa conservation, jusqu’à l’apparition d’une saveur acidulée n’altérant en rien ses qualités.

Vous pouvez même laisser la fermentation se poursuivre jusqu’à l’obtention d’un vin de bouleau, qui ressemblera quelque peu à la texture du champagne.

Cependant quel que soit le degré de fermentation ou la fraîcheur du produit, afin de profiter de toutes ses vertus sans vous empoisonner, je vous recommande de toujours la consommer dans son plus simple appareil.

Aussi vous conseillerai-je vivement d’éviter les sèves de bouleau ayant subi des procédés de conservation et de stabilisation, tels que :

→ ajout d’alcool,

→ pasteurisation, donc chaleur détruisant une bonne partie des nutriments,

→ adjonction de clous de girofle, généralement pour masquer le manque de fraîcheur,

→ congélation, pour tenter de conserver le produit sur plusieurs saisons,

→ ou encore adjonction de conservateurs chimiques.

Effectivement, les propriétés de la sève de bouleau ne sont garanties que dans la mesure où elle est pure à 100 %, sans avoir subi ni traitement, ni conditionnement et en s’assurant de la consommer peu de temps après son extraction.

Préférez donc de la sève de bouleau 100% fraîche, que vous conserverez au frais et consommerez dans le mois suivant sa récolte.

Une tradition naturopathique européenne

Autour de l’an 900 l’érudit voyageur Ahmad Ibn Fadlan notait dans ses carnets que les peuples vivant le long de la Volga buvaient la sève des bouleaux.

Au XIIème siècle, Hildegarde von Bingen recommandait déjà la sève de bouleau pour lutter contre les ulcères.

A la même époque, de nombreux peuples d’Europe du Nord consommaient « l’eau de bouleau » en cure printanière.

Au XIVème siècle, le savant allemand Conrad de Megenberg précisait qu’elle était utilisée comme boisson rafraîchissante par ses compatriotes.

Le géographe persan Rashid-al-Din témoignait également que les tribus Uriankhai de Sibérie coupaient les bouleaux pour en recueillir la sève, qu’ils buvaient comme de l’eau.

En 1565, c’est le médecin siennois Mattioli qui à son tour écrivait :

« Si on perce le tronc du bouleau avec une tarière, il en sort une grande quantité d’eau, laquelle a grande propriété et vertu à rompre la pierre tant aux reins qu’en la vessie, si l’on continue d’en user. Si on s’en lave la bouche, elle guérit les ulcères qui sont dedans. »

Trois siècles plus tard, Pierre-François Percy, chirurgien militaire des armées de Napoléon, observait :

« Dans tout le Nord de l’Europe, jusqu’aux confins de la Russie, l’eau de bouleau est l’espoir, le bonheur, et la panacée des habitants riches ou pauvres, grands et petits, seigneurs et serfs… Les maladies de la peau, boutons, dartres, couperoses etc. lui résistent rarement. C’est un remède précieux dans les affections rhumatismales, les reliquats de goutte, les embarras de la vessie et une foule de maladies chroniques. »

Puis ce fut au tour de l’ethnologue suédois Gösta Berg de remarquer que la sève de bouleau était probablement le médicament le plus courant et le plus efficace contre le scorbut, souvent provoqué par une carence en vitamine C.

Enfin, en France, dans les monastères la tradition séculaire de la récolte de sève de bouleau s’est transmise de génération en génération.

Les moines de la Trappe des Dombes ont ainsi conservé tous les gestes, où chaque printemps les plus jeunes récolent la sève fraîche qui permettra aux anciens de retrouver leurs forces vives tout en limitant les douleurs articulaires.

Dès lors, de nombreux médecins ont attesté de ses bienfaits et de sa propension à éliminer les excédents d’acide urique et d’urée encombrant le sang.

C’est pourquoi on surnomme souvent le bouleau : l’« arbre néphrétique ».

Les propriétés de la sève de bouleau

Sa composition variant en fonction du sol sur lequel les bouleaux poussent, il sera judicieux de s’intéresser tout spécialement à ceux vivant sur un terrain riche apportant ses précieux minéraux et oligo-éléments à la sève.

Tout indiquée pour un drainage en profondeur des toxines accumulées au cours de l’hiver, la cure de sève de bouleau constitue une des meilleures bases à la détox printanière tout en apportant :

→ silicium organique,

→ vitamine C,

→ manganèse,

→ calcium,

→ potassium,

→ acides aminés, dont l’acide L-glutamique,

→ mucilages,

→ ainsi qu’une petite quantité d’hormones végétales.

Mais elle renferme aussi deux hétérosides célèbres pour leur action analgésique, anti-inflammatoire et diurétique :

→ le bétuloside

→ et le monotropitoside.

Au-delà de son indéniable action détoxifiante, la cure de sève de bouleau permet également :

→ l’élimination de déchets organiques comme le cholestérol,

→ une protection efficace contre la goutte et les calculs rénaux,

→ la reminéralisation, la protection des os et des articulations grâce à la présence de silicium organique, de calcium et de phosphore,

→ un appréciable soutien en cas d’ostéoporose,

→ la préservation du système circulatoire et de la sphère cardiaque grâce à la présence de potassium,

→ le traitement des problèmes de peau, inévitablement liés à la saturation des émonctoires,

→ le rééquilibrage de l’humeur par sa teneur en magnésium, lithium et oligo-éléments,

→ une défense anti-radicalaire grâce à la présence de vitamine C,

→ ainsi qu’une amélioration des troubles de la vessie, de la vésicule biliaire, et de toutes sortes d’affections rhumatismales.

Attention toutefois si vous êtes allergique aux salicylés du type aspirine.

Tous les autres prendront la précaution de goûter le produit à dose homéopathique dans le but de détecter toute éventuelle allergie à la sève de bouleau.

Les conditions d’une cure réussie

Pour profiter au mieux de la cure de sève de bouleau, il sera judicieux d’arrêter toute forme d’alimentation purinique comme :

→ la viande,

→ les fromages et tous les produits laitiers,

→ les pâtisseries et sucreries,

→ le tabac,

→ les sodas et boissons alcoolisées…

Inutile d’encrasser l’organisme tout en le drainant !

En outre, les oligo-éléments étant absorbés en mode perlingual, la sève fraîche mérite d’être gardée sous la langue un moment avant ingestion.

Une cure correspond à 5 litres de sève, que l’on consomme en trois semaines à raison de 25 centilitres par jour, de préférence le matin à jeun et à température ambiante.

Les connaisseurs pourront profiter de cette cure pour organiser un régime végétarien tout en augmentant la part du cru par rapport au cuit.

Ce sera également une bonne occasion pour :

→ ne plus sucrer son thé,

→ boire moins de café,

→ et diminuer sa consommation de sel.

Si vous ne suivez pas ces conseils ou que votre alimentation est très carnée, même si cette cure vous fera le plus grand bien, attendez-vous à une réaction détox plus ou moins violente avec :

→ selles nauséabondes,

→ urines surchargées,

→ et transpiration excessive…

Toutefois aussi désagréable que cela puisse paraître, le printemps est la saison idéale pour expulser ces impuretés et partir sur de nouvelles bases.

(Jean-Baptiste Loin)

sources:

Réponses Bio – Accueil –

 

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